Press review – Enchanteresse

Concert “Enchanteresse”

Philharmonie de Paris et BOZAR MUSIC (Brussels), 2023

« Comme Marie-Nicole Lemieux l’annonce avec son naturel habituel, son sourire radieux et son délicieux accent québécois, elle aborde pour la première fois ce répertoire (…) Elle nourrit son chant de toutes ces composantes avec une ardeur inépuisable et une autorité de l’accent qui se conjuguent à une prononciation modèle. Sa voix de contralto aux graves profonds et soyeux, l’autorité de sa ligne de chant, la beauté du legato, ses envolées vers l’aigu, cette vocalité baroque pleinement assimilée, se mettent au service de ces pages souvent fort exigeantes. Le tempérament de Marie-Nicole Lemieux trouve à pleinement s’exposer jusque dans les notes finales incandescentes (dans l’air de Scylla et Glaucus, “Noires divinités”) ou dans les parties rapides de Circé jusqu’au zénith de Médée de Charpentier avec “Quel prix de mon amour“, premier coup de cœur pour cette musique de Marie-Nicole Lemieux. » José Pons – Olyrix

« Marie-Nicole Lemieux a su s’approprier cette musique, et l’on voudrait maintenant l’entendre en Phèdre d’Hippolyte et Aricie ou en Phébé de Castor et Pollux, par exemple. On pouvait craindre qu’une voix désormais rompue à Verdi, et bientôt à Wagner, n’ait plus sa place dans ce répertoire, mais cette crainte était infondée. Sans doute conseillée par Stéphane Fuget, spécialiste du chant baroque, l’artiste a parfaitement su discipliner sa voix, parer sa déclamation de mille nuances, allant du murmure jusqu’au cri, et adopter des couleurs infiniment variées pour incarner ces magiciennes aux amours forcément contrariées. Les farouches ennemis de tout vibrato dans les œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles bouderont cette approche, mais les autres se réjouiront de voir une telle personnalité s’emparer de ces partitions et les animer d’un tel souffle. Bien qu’il s’agisse d’un récital, Marie-Nicole Lemieux théâtralise chacune de ses interventions, elle semble vivre dans sa chair le drame de chacune de ces héroïnes, adoptant un masque tragique aux expressions multiples, pour mieux retrouver le sourire malicieux qui la caractérise dès qu’éclatent les applaudissements. Comme Armide, la mezzo est encore plus aimable qu’elle n’est redoutable, et si elle nous fait trembler dans sa rage homicide ou dans sa fureur d’amante outragée, elle nous fait fondre lorsqu’elle pleure son amant infidèle. Ainsi, après avoir conclu le programme sur la déchirante plainte d’Armide (« Ah, si la liberté me doit être ravie »), elle concède comme premier bis un air de la même veine, extrait de la Circé de Desmarest.  Chaleureusement acclamée, elle reprend ensuite deux morceaux précédemment interprétés : « Démons, que vous tardez à remplir mon espoir », tiré de la même œuvre, où elle déchaîne son tempérament, puis le sublime « Quel prix de mon amour » de la Médée de Charpentier, encore un rôle où l’on rêve de la voir sur le théâtre. » Laurent Bury – Concertclassic

« La contralto québécoise faisait ce soir ses débuts dans la tragédie lyrique française. « C’est la première fois que j’ose faire ce répertoire », déclare-t-elle au public, remerciant par la même occasion le chef Stéphane Fuget, à l’origine de cet ambitieux projet. Et pourtant, on jurerait que Marie-Nicole Lemieux a toute sa vie interprété ce répertoire qu’elle conduit au sommet ! La voix, magnifiquement projetée dans la Philharmonie, charme toujours autant par sa chaleur et son velouté. La diction, d’une exquise précision, n’omet pas d’appuyer sur certains mots pour mieux mettre en valeur les points saillants du texte. Enfin, la tessiture extrêmement exigeante de ces rôles trouve en Marie-Nicole Lemieux une interprète parfaite. En fin de deuxième partie, la cantatrice s’offre même le luxe d’incarner le rôle, pourtant composé pour soprano, de l’Armide de Gluck, dans un air qu’elle cisèle avec grâce et ornemente avec toute la finesse requise. Tragédienne, Marie-Nicole Lemieux l’a toujours été. Il n’est qu’à voir pour s’en convaincre la majestueuse fierté de ses entrées, ou encore sa façon d’alterner les moments de fureur, de désespoir, de folie et de joie. Et avec quel art suprême elle passe par tous ces extrêmes, tout en dignité, et sans aucunement sacrifier la ligne vocale. Le mot de Titon du Tillet sur Marie Le Rochois (1658-1728), créatrice entre autres des rôles d’Armide de Lully et de Médée de Charpentier, que l’on retrouve dans la note de programme, ne résumerait pas mieux l’impression laissée ce soir par Marie-Nicole Lemieux : « Quand elle commençait à s’émouvoir et à chanter, […] on ne voyait plus qu’elle sur le théâtre et elle paraissait seule le remplir ». »Yves Jauneau – Forum Opéra

« Le pari était celui que proposait la cantatrice car c’était la toute première fois qu’elle s’engageait dans les voies de l’opéra baroque français. Une gageure pour celle qui a sillonné les opéras de Haendel à Saint-Saens, de Vivaldi à Rossini, sans parler de ses talents dans le répertoire de la mélodie française ? Dès son premier air (« Quel prix de mon amour » tiré de Médée de Charpentier), la voix emplit la sublime salle de la Philharmonie. Car ces airs sont exigeants, sorte de parlar-cantando à la française, où chaque mot, chaque note comptent et se marient avec un raffinement qui est la marque de tous ces compositeurs. Si la déclamation, ici ou là, nécessiterait encore plus d’éloquence et de clarté, il était évident que nous assistions à une prise de rôle(s) particulièrement aboutie. L’amplitude de la voix, sa force dans les airs de fureur, sa sensualité dans les moments plus poétiques s’imposent avec une sorte d’évidence. Elle excelle dans les airs de fureur, dans l’incarnation de la grande scène dramatique du Canente de Collasse, comme dans les seules vocalises de la soirée, dues à Mademoiselle Duval1. L’air de Salomon, chanté sur le souffle, nous captive et c’est peut-être l’air de Lully qui ouvrait la seconde partie, qui fut le plus bouleversant. Marie-Nicole Lemieux était seulement accompagnée par deux flûtes, les deux théorbes et une basse de violon. » Marc Dumont – Première Loge

 



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